Après avoir bénéficié de la hausse exceptionnelle de 4 % de la pension de base, les retraités attendent désormais de savoir comment sera revalorisée leur pension complémentaire.
D’autant que, pour beaucoup d’anciens salariés du privé, elle représente plus de 50 % de leur pension totale. L’Agirc-Arrco, contrairement à la pension de base, n’a pas connu d’augmentation exceptionnelle pour faire face à la hausse de l’inflation. Comme chaque année, elle sera revalorisée le 1er novembre.
Mais quel sera le niveau de cette augmentation ? Tout d’abord, rappelons que les règles de fixation de l’augmentation sont déterminées par l’accord national interprofessionnel de 2019.
Il est écrit dans ce document que la valeur de service du point, qui détermine le montant de la pension, est calculée en fonction du salaire annuel moyen des affiliés du régime estimé pour l’année en cours diminué d’un facteur de pérennité calculé de telle sorte que, en pratique, la valeur de service du point évolue au moins comme les prix à la consommation hors tabac, sous réserve que l’évolution des prix ne soit pas supérieure à celle des salaires. Les chiffres sont ceux de l’INSEE.
Aujourd’hui, l’évolution des prix est supérieure à celle du salaire moyen, ce qui signifie que l’augmentation est fixe par rapport au salaire moyen. La commission technique et financière de l’Agirc-Arrco, qui s’est réunie le mardi 13 septembre, a présenté des hypothèses économiques avec une revalorisation de l’ordre de 4,8% de la pension complémentaire.
Avec ce niveau, le régime resterait dans les objectifs financiers fixés. Ces objectifs consistent à conserver des réserves qui ne descendent jamais en dessous de 6 mois de prestations versées, sur la période allant jusqu’à fin 2033.
Le chiffre présenté ne signifie pas qu’il sera définitivement adopté. Des débats doivent encore avoir lieu dans les prochaines semaines, mais les positions se font déjà connaître. Une règle a été fixée par l’accord national interprofessionnel, il faut donc s’y tenir, estime Eric Chevée, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
Du côté des syndicats, il y a un consensus pour faire un geste un peu plus fort en direction des retraités. Il faut voir dans quelle mesure il serait possible d’aller un peu au-delà des chiffres annoncés tout en restant dans les limites du dispositif, indique Pierre Roger, de la CFE-CGC. Il faut soutenir le pouvoir d’achat des retraités, a déclaré Pascale Coton de la CFTC. D’autant que l’année dernière un effort a été demandé aux retraités, a déclaré Michel Beaugas de Force ouvrière.
En effet, alors que l’inflation avoisinait 1,5%, la revalorisation au 1er novembre 2021 a été limitée à 1%. Enfin, l’inflation finale étant de 1,6%, le chiffre de la revalorisation au 1er novembre 2022 devra intégrer un rattrapage de 0,1 point, ce qui signifie que la hausse pourrait atteindre 4,9%.
La revalorisation étant encadrée, il pourrait être difficile de dépasser cette limite. Cependant, l’année dernière, afin de garantir les réserves du régime, un avenant à l’accord interprofessionnel a été signé. Il permettait de fixer le niveau de revalorisation à plus ou moins 0,5 point par rapport à l’inflation.
Mais cette année, je ne pense pas qu’un nouvel avenant puisse être signé car nous n’avons plus beaucoup de temps, déclare Pierre Pluquin de la CGT. Mais si on ne veut pas que les retraités perdent du pouvoir d’achat, l’augmentation devrait être de l’ordre de 6 %, ajoute-t-il.
Des discussions doivent encore avoir lieu entre les syndicats et le patronat dans le cadre du bureau et du conseil d’administration de l’Agirc-Arrco. Le chiffre définitif doit être adopté le 6 octobre.